L’axe Langue et Supports est relativement étoffé, mais en raison de l’ancrage bi-site et multi-départements de l’unité de recherche, les centres d’intérêt sont diversifiés. Cela garantit une variété et une complémentarité d’approches, les pratiques plurielles étant ainsi bénéfiques pour le public des masterants notamment. Les travaux sur l’oralité regroupent plus particulièrement Isabelle Gaudy-Campbell, Héloïse Parent et Anissa Dahak et une doctorante sous contrat et co-tutelle, Florine Berthe. Depuis 2021, de nouveaux doctorants sous contrat doctoral se sont rajoutés, à savoir Samia Saci (Thèse LUE) et Mlada Kimto. L’axe a attiré de nouveaux collègues recrutés, à savoir Adam Wilson et Robert Bultler, qui permettent de renouveler les types d’échanges à appréhender et les cadres théoriques à convoquer, notamment en socio-linguistique et linguistique cognitive, tout en restant dans l’interaction orale.
Les travaux sur La Formule comptent Colette Stevanovitch, Philippe Mahoux et Anne Mathieu (en poste pédagogique à Montpellier mais en ancrage recherche à IDEA). A l’aune de la présence d’Anne Mathieu, sont présents dans cet axe attractif des doctorants, puis des docteurs qui restent en lien étroit même une fois leurs nouveaux ancrages professionnels définis. Se rajoutent ainsi Elise Louviot (associée), qui a repris la tête à l’Université de Reims d’un colloque tournant sur La Formule, initialement lancé à IDEA en 2008. Tous les deux ans, il réunit dans une université différente des spécialistes français et étrangers qui étudient ce phénomène représentatif du Moyen Âge dans toutes ses dimensions, en linguistique, littérature, art, médecine, etc. Les membres d’IDEA y demeurent des intervenants majeurs. Parmi les doctorants, on nommera Ouyang Qiong et Aude Martin, sous contrat doctoral et en co-tutelle, ce qui va permettre d’étoffer le réseau et la visibilité internationale des travaux grâce à la co-direction assurée à l’Université de Bangor par Raluca Radulescu.
Les travaux en traduction regroupent des pratiques complémentaires sur les différents sites. La dimension recherche théorique est représentée par Catherine Delesse et Catherine Chauvin. La recherche appliquée à la pratique et à la spécificité de la traduction en fonction des milieux et attendus professionnels s’agence autour des événements organisés par Vasillica Le Floch, qu’il s’agisse d’ateliers, de conférences, de Journées d’études, de sous-titrages dans le cadre de festivals. L’interface littérature et traduction se décline autour de l’investissement de Céline Sabiron et de Barbara Schmidt (résidence ARIEL) dans le cadre de travaux transversaux à l’unité. La prise en compte de la spécificité des supports est pratiquée par tous, qu’il s’agisse de Brigitte Zaugg (littérature enfantine), de Catherine Delesse (bande dessinée), de Catherine Chauvin (humour), de Vasillica Le Floch (traduction et professionnalisation) ou encore de Colette Stévanovitch, Philippe Mahoux et Anne Mathieu (traduction médiévale).
Les travaux relevant de l'axe sont décrits au fil du calendrier et des InterDIS et le contenu des publications est consultable dans la rubrique dédiée.
Isabelle Gaudy-Campbell
Oralité
Les oralistes déclinent l’identité interdisciplinaire d’IDEA en croisant le plan matériel et le plan théorique. Les réflexions sur la variation permettent d’articuler langue standard et variation linguistique .Les travaux portent aussi sur l’interface entre les niveaux de structuration et d’appréhension du langage dans une logique d’analyse (micro- versus macro-), où le texte est convoqué à différentes échelles (discours/langue, segmental/suprasegmental, unité syntaxique/phraséologique, unité informationnelle/discursive et argumentative). Les linguistes de l’axe travaillent également sur la langue dans la spécificité du support qu’elle procure. L’axe traite également sur l’agencement informationnel en relation avec la spécificité du support. La teneur orale des échanges reste le point de ralliement des linguistes, les nouveaux collègues recrutés traitant des rapports entre pratiques langagières et dynamiques sociales dans les nouveaux contextes socio-linguistiques liés à la globalisation ou travaillant sur la dynamique des forces (force dynamics) pour rendre compte des positionnements énonciatifs dans les débats parlementaires.
La formule
Les études médiévales sont par essence interdisciplinaires. La notion de formule est au cœur de la culture médiévale. La formule, reprise attendue reconnaissable au-delà de ses variations de surface, apparaît dans tous les domaines. Elle rassemble des spécialistes de tout le champ des études médiévales et permet des échanges fructueux entre linguistes, spécialistes de littérature, d’histoire, de paléographie, de musique, d’art, de médecine, de cuisine, etc. Il s’agit d’un véritable mode de pensée, qui fait la part belle à la tradition tout en laissant une place à la réinterprétation et à l’innovation.
La traduction de romans moyen-anglais, également pratiquée dans l'axe Langue et Supports fait intervenir des notions de langue, de littérature, de culture, et, dans le cadre des travaux sur Richard Cœur de Lion, présente une forte dimension historique.
Un colloque international et interdisciplinaire est consacré à cette thématique tous les deux ans. Né à Nancy, où il a connu trois éditions (2008, 2010, 2012), il s’est ensuite déplacé à Perpignan, Poitiers et Paris IV-Sorbonne, sous la responsabilité générale d’Elise Louviot, MCF à l'Université de Reims, docteur de l’Université de Lorraine et membre associée d’IDEA.
Un second projet, qui réunit une équipe de médiévistes français de différentes universités sous la direction de deux membres d’IDEA, concerne la traduction de romans moyen-anglais. Deux volumes sont déjà parus aux Editions Brepols (Belgique) : Les lais bretons moyen-anglais et Les Mort d’Arthur moyen-anglaises. Un troisième, Richard Cœur de Lion, paraîtra en 2022.
Colette Stévanovitch
Traduction
L'axe pratique la traduction dans sa pluralité.
La contrastivité relève d'un travail théorique et également d'une confrontation de disciplines. Partant du principe que linguistique et traductologie sont des disciplines séparées et autonomes, force est de constater cependant qu’elles ont partie liée. Qu’on le veuille ou non, la traduction est fondamentalement une opération langagière qui intéresse le linguiste à plusieurs égards. Ce projet étudie ce rapport entre la linguistique et la traductologie dans le cadre d’une juxtaposition des disciplines où l’une apporterait à l’autre ses outils ou une justification, ou bien comme un parcours, comme si l’une conduisait à l’autre. L’évolution de la recherche, sous l’effet d’une technicisation des outils d’investigation des phénomènes langagiers, rend ce débat plus que nécessaire.
L’interdisciplinarité se trouve également au centre des travaux consacrés à la traduction professionnelle. Depuis 2015, IDEA en collaboration avec le CEGIL propose une série de séminaires "Approches et métiers de la traduction" qui font dialoguer la recherche universitaire et la traduction professionnelle. Le travail autour de la terminologie et des mémoires de traduction se nourrit de ce dialogue et a déjà donné lieu à une journée d'étude intitulée "Traduction et féminisation de la langue" (septembre 2019). D'autres projets sont en préparation pour les années à venir, notamment autour de la terminologie et de la féminisation de la langue et de la création d'une revue en ligne.
A cela se rajoute les travaux récurrents de sous-titrage et de la traduction audio-visuelle. La dimension interdisciplinaire de ce travail permet d’étudier des pratiques et des outils variés, autant en matière de transcription, de sous-titrage et d’adaptation qu’en matière de technologies de la traduction. Cette investigation à l’interface oral/écrit s'inscrit est mise au service de deux festivals cinématographiques : MaPlanete/CinéMaTerre (Metz, cinéma Klub) et CinéCitoyen (Paris, cinéma Grand Action).